79ème AGNU - Intervention de Mme Camille Petit, Ambassadrice, Représentante permanente de la France auprès de la Conférence du désarmement - "Désarmement régional " (New York, 28 octobre 2024) [en]

Madame la Présidente,

La France s’aligne sur le discours prononcé au nom de l’Union européenne et souhaite apporter, à titre national, quelques observations supplémentaires.

Madame la Présidente,

Le désarmement régional demeure une priorité, alors que de nombreux conflits régionaux ont un impact majeur sur notre architecture de sécurité. La France rappelle sa ferme condamnation de la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine par la Russie, qui contrevient à ses engagements internationaux. Cette guerre d’agression demeure un acte illégal et injustifiable, mené en violation flagrante du droit international, contraire aux principes de la Charte des Nations unies. En plus de ses conséquences déstabilisatrices à l’échelle globale, elle fait peser un danger majeur sur la stabilité de la région.

La France appelle la Fédération de Russie à agir de manière conforme aux responsabilités internationales qu’elle prétend exercer et aux engagements qu’elle a pris devant la communauté internationale. La Russie peut choisir chaque jour de faire cesser son agression, sans préjudice pour sa propre sécurité. La France continuera pour sa part de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire et de rechercher un règlement du conflit conforme aux principes de la Charte des Nations unies, seule base possible d’une paix juste et durable.

La Russie n’a eu de cesse, depuis sa suspension du traité sur les forces conventionnelles en Europe en 2007, de contourner et de saper l’architecture de maîtrise des armements en Europe, en particulier conventionnels. La guerre d’agression russe contre l’Ukraine marque cependant un point de bascule. Nous déplorons vivement la décision de la Russie de se retirer du TFCE et du traité « Ciel ouvert », ce qui porte un nouveau coup à l’architecture de sécurité dans cette région.

La France est très préoccupée face à la dégradation rapide de la situation au Proche-Orient. La France a condamné avec la plus grande fermeté l’attaque portée contre Israël par des missiles balistiques tirés depuis l’Iran. Nous rappelons la nécessité de mettre fin à l’escalade militaire dans la région qui ne fait qu’aggraver l’instabilité. Au Liban, Israël doit mettre fin à ses opérations militaires dont trop de civils sont d’ores et déjà victimes. L’intégrité territoriale du Liban doit être rétablie dans le strict respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. La France reste déterminée à obtenir un règlement de long terme qui assure la sécurité des populations de part et d’autre de la Ligne bleue. Les déplacés doivent pouvoir retourner chez eux en sécurité, en Israël comme au Liban.

De même, à Gaza, où la situation humanitaire reste catastrophique, l’urgence va à un cessez-le-feu immédiat, afin de permettre la libération des otages, la protection des populations civiles et l’accès massif et sans entrave à l’aide humanitaire, conformément aux résolutions 2712 et 2720 du Conseil de sécurité. La France réaffirme que seule une solution à deux Etats, conformément au droit international, peut apporter une paix juste et durable tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens et garantir la stabilité de la région.

Madame la Présidente,

Alors que l’année 2023 a enregistré le nombre le plus élevé de conflits armés dans le monde depuis 1946, il est crucial de rappeler l’importance des initiatives de désarmement au niveau régional, qui viennent compléter les initiatives au niveau international.

Parmi les armes qui causent le plus de victimes civiles dans le monde, les armes légères et de petit calibre (ALPC) occupent une place prépondérante. La France soutient, aux côtés de ses partenaires, la lutte contre la prolifération et le détournement de ces armes dans le cadre du Programme d’action des Nations unies. La complémentarité du PoA ALPC avec le Traité sur le commerce des armes, le Protocole sur les armes à feu, ou encore le Cadre mondial sur les munitions, est cruciale pour la mise en œuvre d’une coordination internationale.

A ce titre, la France souhaite rappeler la pertinence des approches régionales et sous-régionales, permettant de structurer davantage la coopération et l’assistance. Tel est le but de la feuille de route dans les Balkans occidentaux, initiative conjointement lancée par la France et l’Allemagne. Nous nous félicitons des feuilles de route qui se développent sur ce modèle dans d’autres sous-régions.

La mise en œuvre du Cadre mondial sur les munitions, récemment adopté, se fera également au niveau régional et sous-régional pour être pleinement effective.
La coordination entre les acteurs concernés doit être renforcée à travers des initiatives inclusives et transnationales. La France poursuivra ses efforts en ce sens.

Je vous remercie, Madame la Présidente./.

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publié le 11/11/2024

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